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Aide à la vie autonome : un métier spécifique à la FFSA

"Une aide pour améliorer l'autonomie"

Clémence Babeau, Coraline Maujean et Florine Truffaut, les trois Aides à la vie autonome pour Paris 2024.

15/08/2024

On les appelle les « Vie quot’ » (prononcer vicottes !). Ces trois jeunes femmes ont pour mission de faciliter la vie quotidienne des sportifs de haut niveau de la FFSA. Car pour ces champions en situation de déficience intellectuelle, un petit grain de sable dans le quotidien peut vite devenir un calvaire. Alors, pour mettre toutes les chances de leur côté, la Fédération française du Sport Adapté a créé cette fonction d’assistant.e de vie quotidienne ou aide à la vie autonome qui répond aux besoins spécifiques de ces sportifs. Les trois Vie quot’ ne sont ni entraîneure, ni préparatrice mentale, ni ergothérapeute, mais veillent à ce que les journées soient fluides et sans anicroches. Car, quand on est porteur de déficience intellectuelle, la vie quotidienne peut être source de beaucoup de difficultés. 

Une réponse spécifique qui répond à des besoins propres aux sportifs de la FFSA.

Ce handicap impacte en effet fortement les compétences d’organisation au quotidien et peut toucher le repérage dans le temps, l’orientation dans l’espace, la planification des tâches, le recours à l’écrit. Ces troubles cognitifs sont autant de caractères spécifiques aux sportifs de la FFSA et ont des impacts variables selon les personnes : pour certains ce sera d’abord l’anticipation qui sera difficile, pour d’autres, la gestion de l’espace, la priorisation des tâches ou la compréhension d’une consigne. La bonne exécution des activités du quotidien constitue alors une véritable charge mentale pour le sportif. Cette charge peut devenir envahissante et nuire au bon épanouissement de la personne. En travaillant sur ces troubles cognitifs, on parvient à les compenser, en commençant par automatiser les tâches du quotidien, en reformulant les consignes ou en adaptant les apprentissages. Ainsi on aide le sportif à dépasser son handicap pour aller vers davantage d’inclusion et de performance.

Accompagner sur les actes de la vie quotidienne

La question des transports vers les sites d’entraînement ou de compétition est par exemple un sujet d’inquiétude pour ces sportifs. « Nous les accompagnons, au moins la première fois » explique Clémence Babeau, qui suit les pongistes de la FFSA pour les Jeux de Paris 2024.  « Il peut y avoir des changements de trains, des modifications d’itinéraires ou d’horaires, il faut donc adapter et accompagner les sportifs dans ces moments-là. » poursuit-elle. La personne peut être accompagnée pour des repérages en amont sur place, prendre ses marques et petit à petit, parvenir à s’orienter même dans un nouvel environnement.

Les détails du quotidien

C’est une foule de détails auxquels il faut penser. En tennis de table, il faut prévoir deux tenues avant chaque compétition : une claire et une foncée, en fonction de l’adversaire, il faut toujours une couleur différenciante sous peine de disqualification. Impossible d’en oublier une ! Il faut aussi expliquer les contrôles anti-dopage, répétés et parfois fastidieux, les relations avec la presse, etc. La concentration passe aussi par la gestion des réseaux sociaux. « Il faudra veiller à ce que le visionnage de vidéos sur Tiktok ne devienne pas trop long ! ». Au fil du temps chacun s’organise en fonction des impératifs sportifs et de la nature de ces difficultés. « Les journées deviennent une suite de petits rituels qui rassurent et permettent de rester concentrer sur l’objectif » explique Colarine Maujan. 

C’est ainsi que, jour après jour, se construisent les progrès vers l’autonomie.

Comme beaucoup de sportifs de haut niveau, certains ont des grigris. Ils les accompagnent partout et constituent un point fixe jour après jour. « C’est même carrément un doudou » précise avec humour l’une des vie quot’ qui explique « ça peut être un outil pour gérer le stress ».

Les accompagnantes doivent aussi servir de liaison entre l’équipe sportive et l’entourage du sportif : la famille, le foyer, l’employeur, l’ESAT, le tuteur ou le curateur le cas échéant.

Tout est mis en œuvre pour rassurer, aider à la concentration et finalement faire la meilleure performance sans excès de stress.

Améliorer l’autonomie

« Petit à petit, les sportifs et les sportives accompagnés font des progrès sur le quotidien » constate Florine Truffaut. « En fonction de chacun, cela peut concerner la vie personnelle, l’hygiène corporelle et alimentaire, les trajets récurrents et plein de détails du quotidien. Certains sportifs ont même appris des rudiments d’anglais pour pouvoir échanger lors des rencontres internationales. »

Ces accompagnantes ont des parcours proches : elles ont fait des études dans le domaine du management du sport de haut niveau et c’est souvent le hasard d’une rencontre ou des liens familiaux qui les ont amenées à s’intéresser au handicap intellectuel. « Accompagner ces sportifs nous en apprend aussi beaucoup sur les clés de la réussite dans le sport de haut niveau » constatent unanime les trois Aides à la vie autonome.

Clémence Babeau, Coraline Maujean et Florine Truffaut, les trois Aides à la vie autonome pour Paris 2024.

Clémence Babeau, Coraline Maujean et Florine Truffaut, les trois Aides à la vie autonome pour Paris 2024. (Photos Geoffroy Wahlen FFSA)

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