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Charles-Antoine Kouakou : un 400 m historique

"Charles-Antoine Kouakou en or !"

Charles-Antoine Kouakou en or

02/09/2021

En s’imposant mardi lors de la finale du 400 mètres (catégorie T20) aux Jeux de Tokyo, Charles-Antoine Kouakou a remporté la sixième médaille d’or pour l’équipe de France, premier titre de champion paralympique du Sport Adapté.
Crédit photo : France paralympique

Couloir n°7, Charles-Antoine prend un bon départ ; il est cependant rapidement rattrapé puis dépassé par le Vénézuélien Luis Felipe Rodriguez Bolivar. Mais avec ce dernier en point de mire Charles-Antoine se reprend et résiste parfaitement dans le virage avant de placer une magnifique accélération sur les 100 derniers mètres, offrant une fin de course épique. Il s’impose en 47’’63 face au Vénézuélien Luis Felipe Rodriguez Bolivar et au Britannique Columba Blango.

« Charles-Antoine a fait la course qu’il devait faire le jour J, se réjouit Frédéric Drieu, l’un de ses entraîneurs. Si sa qualification pour les Jeux fut tardive et a nécessité de nombreux engagements, je n’ai jamais douté de ses capacités. Le travail réalisé depuis 3 ans en collaboration avec Vincent Clarico paie ; Charles-Antoine a beaucoup progressé passant d’un peu moins de 52’’ à 48’’52 cette saison. Avec l’élimination en série du Brésilien Daniel Tavares Martins, l’un des favoris, et au vu des performances réalisées lors des séries, nous savions que la finale serait ouverte. Et avec ce qu’il nous a montré à l’entraînement à l’INSEP – tant sur le plan technique que sur celui de la motivation – nous savions qu’il pouvait nous sortir quelque chose. De là à imaginer qu’il battrait son record personnel d’une seconde en établissant ainsi le nouveau record d’Europe et qu’il deviendrait sous la pluie le premier champion paralympique du Sport Adapté, il y avait une marge. Ce qui est sûr c’est que Charles-Antoine a réalisé une course parfaite. »

Une performance rendue possible grâce au travail effectué dans son club pôle FFSA Antony 92, sur le pôle France para athlétisme adapté de Reims et lors du stage terminal à l’INSEP. Ces derniers temps, un travail spécifique sur la gestion de l’effort et sur la dernière ligne droite a été proposé à Charles-Antoine. « Toujours un peu en difficulté sur la dernière partie de course, il a du mal à en garder sous le pied, souligne Vincent Clarico. Nous avons donc travaillé la gestion de son effort et avons cherché à développer la capacité de son organisme à tolérer la fatigue quand il arrive aux 300 m puis à gérer son effort sur la dernière partie de course, comme s’il y avait un 300 m et un 100 m. »

Afin de le mettre dans de bonnes conditions avant ses courses, Frédéric Drieu lui a demandé ce qui lui procurait de la joie et du plaisir… or Charles-Antoine est un fan inconditionnel du PSG ; c’est ainsi qu’avant chaque course il pense au club parisien pour avoir une motivation positive et réduire son stress. De même s’apercevant – lors de séance d’entraînement – qu’il avait un petit défaut de mise en action sur son deuxième appui et étant donné que lui parler de fréquence de mise en action n’a pas beaucoup de sens pour lui, Frédéric et Vincent ont cherché des images lui permettant de donner du sens à ce qui était attendu par les entraîneurs, l’exemple des pieds imitant le bruit de la mitraillette lui a permis de rapidement comprendre les actions techniques qu’il devait mettre en place.

Tout ce travail de préparation spécifique serait impossible sans la convention d’insertion professionnelle signée avec son ESAT, qui permet à Charles-Antoine de dégager 85 % de son temps de travail pour les entraînements. Un aménagement indispensable à la mise en place d’un accompagnement individualisé : « les entraînements sont réalisés non pas en fonction de ce qui se fait normalement pour la discipline mais en fonction de ce dont il a besoin pour progresser, explique Frédéric Drieu. Ce qui est vrai pour Charles-Antoine l’est aussi pour tous les sportifs Sport Adapté : on ne peut pas partir des règles classiques d’entraînement, on doit s’adapter à leur personnalité, à ce qu’ils sont en mesure de comprendre et à ce qu’ils savent faire, l’idée étant de trouver le moyen de partager un savoir pour atteindre la performance. »

Titre paralympique en poche, Charles-Antoine va prendre quelques semaines de repos afin de savourer sa victoire. Les entraînements reprendront courant octobre avec en ligne de mire les Global Games 2023 à Vichy et les Jeux paralympiques de Paris 2024.

Crédit photo : France paralympique
Article par Geoffroy Wahlen
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